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Journée sans voiture : le poids des automobiles dans la qualité de l'air

photographie : confinement mai 2020 par @Laurentsacco

Le 27 septembre 2020, dans de nombreuses villes européennes, les rues seront rendues aux piétons et aux cyclistes. Ainsi, la ville de Paris fermera ses rues aux automobilistes. Selon l'association Airparif, qui mesure les niveaux de pollution des villes, les niveaux de dioxyde d'azote ont chuté de 40% dans certaines zones parisiennes lors de la journée sans voitures en 2015. Il y avait près d'un tiers de pollution au dioxyde d'azote en moins sur les Champs-Élysées pourtant aussi animés qu'un dimanche habituel. Le long de la Seine dans le centre-ville, les niveaux ont baissé d'environ 40%. Sur la très animée Place de l'Opéra, les taux de pollution étaient abaissés de 20%. Cette nouvelle journée sans voitures est l'occasion de montrer les taux de pollution d'air provoqués par les voitures et ses conséquences sur notre santé.

Quelle est la contribution de la voiture dans la pollution de l'air ?

La pollution atmosphérique est causée par des particules solides et liquides et certains gaz en suspension dans l'air. D'après le Groupe d'Experts Intergouvernemental sur l'Evolution du Climat (GIEC), les principaux grands secteurs de l'économie mondiale contribuant aux émissions de CO2 sont les suivants :

  • Production de chaleur et d'électricité (25%)
  • Agriculture, foresterie et utilisation des sols (24%)
  • Industrie (21%)
  • Transports (14%)
  • Autre production d'énergie (10%)
  • Bâtiments (6%)

En effet, les principales causes de la pollution de l'air sont en relation avec l'ignition de combustibles fossiles (charbon, pétrole et gaz). La combustion de ces matières premières est produite principalement par le secteur industriel et le transport terrestre. De plus, les gaz d'échappement des usines et des industries manufacturières rejettent dans l'air une grande quantité de monoxyde de carbone, d'hydrocarbures, de composés organiques et de produits chimiques, ce qui appauvrit la qualité de l'air.

Enfin, les automobiles participent à la pollution de l'air au travers des gaz d'échappement des véhicules à moteur thermique, l'usure des freins et des pneus, des revêtements routiers ainsi que la remise en suspension des poussières présentes sur les routes. En France, en moyenne, chaque voiture émet près de 2 tonnes de dioxyde de carbone par an, et reste encore aujourd'hui la principale source d'émissions de CO2 des Français. D'après l'Agence européenne de l'environnement, la contribution des automobiles aux émissions de particules fines en Europe s'élève à 11% (valable pour les PM10 : particules de diamètre égal ou inférieur à 10 micromètres et les PM2,5 : diamètre égal ou inférieur à 2,5 µm).

Les voitures électriques sont-elles une alternative face à cette pollution ?

Les voitures électriques semblent de plus en plus attrayantes dans un monde où la réduction des émissions de carbone est une préoccupation croissante. En effet, sans gaz d'échappement, les voitures électriques ne produisent aucune émission de dioxyde de carbone lors de la conduite. Cela réduit considérablement la pollution de l'air. En un an, une voiture électrique peut économiser en moyenne 1,5 million de grammes de CO2.

Cependant, les émissions de polluants des voitures qui ne sont pas liées à l'échappement sont communes à toutes les voitures, (usure des freins et pneus, des revêtements routiers) et contribuent objectivement à la pollution de l'air. Par ailleurs, les véhicules électriques utilisent des batteries au lithium-ion qui nécessitent beaucoup d'énergie pour être produites.

Une surexposition aux polluants dans l'habitacle du véhicule

Les niveaux de polluants sont souvent plus élevés à l'intérieur des voitures parce que celui-ci absorbe les émissions des véhicules environnants et les fait re-circuler. Des chercheurs de l'Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) ont montré que près de la moitié des polluants à l'intérieur des voitures proviennent des véhicules qui les précèdent immédiatement, surtout si ces véhicules sont de gros pollueurs, comme les camions diesel. Les polluants pénètrent dans l'habitacle par les bouches d'aération et autres ouvertures, car les véhicules ne sont pas conçus pour être étanches à l'air. Par ailleurs, selon une étude du laboratoire d'hygiène de la Ville de Paris (LHVP), l'habitacle de la voiture dépasse le seuil admissible d'exposition aux composés organiques volatils (COV). En effet, les peintures, vernis, colles, moquettes et tapis produisent de nombreux COV, pouvant être source d'irritations de la peau et des muqueuses.

Les gaz d'échappement des véhicules sont un cocktail de polluants dangereux fait de dioxyde d'azote (NO2), d'ozone (O3). Au niveau du sol, l'ozone est toxique. L'ozone est le principal composant du smog et constitue un irritant pulmonaire majeur. Une exposition à long terme peut provoquer de l'asthme et entraîner des dommages structurels graves et permanents sur les poumons. De plus, le monoxyde de carbone (CO), le dioxyde de soufre (SO2) et les particules fines (PM2.5) peuvent être dangereuses pour la santé.

La pollution à l'intérieur d'une voiture bloquée dans un trafic dense est jusqu'à 40 % plus élevée que lorsque le trafic est fluide. Une étude publiée dans la revue Environmental Science : Processes & Impacts a révélé que le niveau de pollution était sept fois plus élevé à l'intérieur d'une voiture bloquée dans la circulation avec les fenêtres ouvertes que pour des piétons se tenant debout à un carrefour.

Quelles solutions pour lutter contre cette pollution intérieure ?

En suivant ces étapes simples, vous pouvez aider à réduire votre exposition à la pollution en voiture :

  • évitez les désodorisants et les rafraîchisseurs d'air ; ils contiennent beaucoup de COV nocifs et détériorent la qualité de l'air, au lieu de l'améliorer
  • gardez l'intérieur de votre voiture propre. Les polluants présents dans les voitures peuvent se combiner avec les particules de poussière et être inhalés
  • évitez les nettoyants chimiques et utilisez plutôt un chiffon en microfibre
  • évitez autant que possible les heures de pointe, les embouteillages et les tunnels et ne fumez pas à l'intérieur de la voiture

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