Depuis les années 70 et les chocs pétroliers, les réglementations thermiques, énergétiques et désormais environnementales n'ont cessé de se renforcer, pour atteindre aujourd'hui des niveaux d'exigences élevés, qu'il s'agisse des bâtiments neufs avec la RE2020 et ses différents seuils, ou de la rénovation, avec le Décret Tertiaire.
Pourtant, le cadre bâti est avant tout construit pour l'Homme : il y passe 90% de son temps ! Son confort et sa santé doivent donc être des moteurs dans la conception des bâtiments, qu'il s'agisse de logements, de bureaux, d'établissements recevant du public, d'écoles et bâtiments d'enseignement...
Les environnements clos sont jusqu'à 8 fois plus pollués que l'air extérieur. Ils sont soumis à deux types de pollutions :
Les conséquences directes de ces polluants sur la santé des occupants sont l'apparition d'allergies, d'asthme, de maux de tête voire de maladies respiratoires plus graves. Il est donc impératif de les limiter, et ceci, dès la conception des bâtiments.
Bien que la qualité de l'air intérieur soit généralement peu valorisée par rapport à la performance énergétique, les principales normes de qualité des bâtiments intègrent des critères de QAI. On peut citer par exemple :
Pourtant, dans le contexte actuel de crise énergétique et d'effets de plus en plus concrets du changement climatique, la maîtrise de l'empreinte carbone et de la performance énergétique des bâtiments reste la préoccupation principale des maîtres d'œuvre et maîtres d'ouvrage, et l'amélioration de la qualité de l'air intérieur apparaît parfois contradictoire avec cet objectif :
Répondre à ce paradoxe nous semble clé pour des bâtiments sains pour l'Homme et vertueux pour la planète. Nous avons donc quantifié l'impact énergétique d'une amélioration de la QAI afin de sortir des idées reçues et de trouver les solutions les plus adaptées.
A noter : cet article publié mi-2023 s'appuie sur des données précises concernant la consommation énergétique et les objectifs d'amélioration de la QAI en logement. Vous trouverez à la fin de l'article , paragraphe IV, quelques précisions sur les formules de calcul utilisées et les hypothèses ayant servi de base à notre analyse. Cet article sera prochainement complété par une analyse similaire pour les bâtiments tertiaires.
La situation de référence que nous avons utilisée est la qualité de l'air obtenue quand on applique les obligations réglementaires de ventilation dans un bâtiment neuf :
Le bilan énergétique que nous établissons dans cette étude englobe tout le « poste air » d'un bâtiment, à savoir à la fois la consommation d'énergie électrique du système de ventilation, mais aussi la consommation d'énergie pour le conditionnement thermique de l'air neuf, c'est-à-dire d'air extérieur entrant dans le bâtiment, qu'il faut notamment chauffer en saison froide.
L'amélioration de QAI et le débit d'air dépollué (en complément du débit d'air de ventilation) sont liés ensemble par une formule utilisée dans la norme NF 536 pour les purificateurs d'air : parmi un ensemble de paramètres que nous ne détaillerons pas ici, cette formule calcule un taux de réduction des 3 polluants les plus communs (poussière, pollen et fumée) en fonction du débit d'air purifié. Cet indicateur appelé CADR (Clean Air Delivery Rate) est l'indicateur deréférence pour le taux de distribution d'air pur à la sortie du purificateur.
Nous avons défini deux ambitions de qualité d'air intérieur :
L'incrément d'énergie nécessaire à l'atteinte de ces ambitions de QAI est calculé en utilisant (exclusivement ou en combinaison) les modes de dépollution suivants :
Il est à noter que l'impact énergétique de l'amélioration de la QAI varie selon le nombre d'heures annuelles où elle est appliquée : sauf mention contraire, les scénarios quantifiés ci-dessous prennent l'hypothèse que la fonction d'amélioration de la QAI est appliquée épisodiquement, 1000 heures par an (soit environ 11% de l'année). Cela correspond à un usage dans des situations particulières (pics de pollution aux particules, alertes pollen, période de grippe ou autre virus aéroporté) et non à une ambition de QAI forte de manière continue tout au long de l'année, hypothèse qui conduirait alors à un impact plus fort sur les consommations énergétiques.
Le graphique ci-après (figure 1) présente l'ordre de grandeur de la consommation d'énergie annuelle du poste ventilation (par unité de surface au sol du bâtiment) pour les trois systèmes courants de ventilation (2) :
Ces valeurs sont fortement dépendantes du débit de ventilation pris en hypothèse de calcul. Comme précisé dans notre méthodologie, nous avons adopté les obligations réglementaires (0,88 volume/heure pour la ventilation naturelle comme demandé par la RE2020 contre 0,25 volume/heure pour un logement équipé d'une VMC hygro B, qui ajuste le débit de ventilation en fonction de l'humidité ambiante).
La VMC double-flux est très performante énergétiquement grâce à la récupération de chaleur de son échangeur thermique.
Figure 1 : Consommation d'énergie annuelle du poste ventilation pour les 3 systèmes les plus courants (en KWh/m2)
Cette situation correspond à celle d'une QAI dite de référence, c'est-à-dire où le renouvellement d'air assuré par le système de ventilation habituel assure l'évacuation des polluants de l'air intérieur. Il est à noter que, sauf utilisation d'un filtre performant dans une VMC double-flux, l'air entrant n'est pas filtré et contient des polluants extérieurs.
Le graphique ci-après montre qu'améliorer la QAI par une augmentation du débit de ventilation est une approche très énergivore : non seulement cette méthode augmente les besoins de chauffage (et de climatisation le cas échéant), en particulier dans le cas d'une VMC simple-flux, mais elle accroît aussi les consommations électriques de la ventilation. Par contraste avec la VMC simple-flux, l'accroissement de la consommation par VMC double-flux peut paraître faible, mais il est tout de même de 40% pour une QAI améliorée de 80%, ce qui est loin d'être négligeable du point de vue performance énergétique du bâtiment.
Figure 2 : Evolution de la consommation d'énergie lorsque la QAI est améliorée par une augmentation de la ventilation (en KWh/m2)
Par ailleurs, cette approche est peu crédible car elle oblige à dimensionner le système de ventilation en conséquence, avec le surcoût que cela représente lors de son installation. Enfin, l'augmentation de la ventilation et du renouvellement d'air dit « neuf » s'accompagne naturellement de la pénétration de polluants atmosphériques, donc la dépollution intérieure n'est que partielle : on chasse des polluants intérieurs, mais on apporte des polluants extérieurs (3).
Nous estimons maintenant l'incrément de consommation d'énergie dans le cas de l'utilisation de purificateurs d'air, d'une part à filtration HEPA, d'autre part à électrofiltration, pour les deux niveaux d'ambition de QAI précédents, en supposant que le débit de ventilation est à sa valeur de référence.
On constate que, en proportion de la consommation de la ventilation, la consommation d'un système de purification de l'air par filtration HEPA n'est pas négligeable, en particulier pour une ambition élevée de dépollution (80%). Pour un fonctionnement du système de dépollution, dans notre hypothèse actuelle, de 1000 heures par an, soit seulement environ 11% du temps total de l'année, l'augmentation des besoins en énergie est de +20% dans le cas d'une VMC simple-flux, +50% dans le cas d'une VMC double-flux, dont la consommation est plus faible (4).
La purification par électrofiltration, quant à elle, a un impact nettement plus réduit sur la consommation d'énergie globale du poste « air », y compris pour une ambition QAI élevée (80% de dépollution) : 4% dans le cas d'une VMC simple-flux, 10% dans le cas d'une VMC double-flux.
Figure 3 a et 3b- Consommation d'énergie annuelle des postes ventilation + dépollution de l'air (en kWh/m2) pour une durée de 1000h/an
Pour terminer, voici une estimation du coût de l'amélioration de la QAI, dans un scénario d'ambition intermédiaire (67%), si on l'utilise presque en permanence (80% de l'année et non 11% comme précédemment) avec le système de ventilation le plus largement répandu sur le marché français : une VMC simple-flux. On constate que la consommation d'énergie de la purification HEPA utilisée en continu est très coûteuse, puisqu'elle double presque la consommation de la ventilation, chauffage de l'air inclus. L'impact de l'électrofiltration est sensiblement plus modéré (15% d'augmentation).
Figure 4 - Influence du temps d'usage du système de dépollution pendant l'année, associé à une VMC simple flux
En conclusion de cette étude, il nous paraît donc intéressant de retenir les idées suivantes :
Nous avons évalué la consommation des différents équipements - caisson de ventilation en VMC simple flux, caisson de ventilation en VMC double flux, purificateur d'air par e-filtration, purificateur d'air HEPA(4) - en tenant compte de la puissance électrique moyenne à l'état neuf de ces équipements et de leur perte de charge moyenne tout au long de leur durée de vie.
La formule de calcul utilisée est la suivante :
Il est intéressant de noter que, plus le taux de renouvellement d'air est faible (cas d'un logement mal ventilé) et la vitesse d'élimination naturelle du polluant est faible (cas des particules ultrafines et des micro-organismes légers), plus le CADR est efficace, c'est-à-dire qu'il réduit plus fortement la concentration en polluant.
Les milieux naturels sont riches en ions négatifs. C'est précisément sur ce principe que repose l'ioniseur d'air. Mais savez-vous comment ce système réussit à attaquer les particules de pollution contenues dans l'air intérieur pour purifier de votre maison ?
Vous avez été nombreux à nous poser la question. Est-ce que le purificteur d'air TEQOYA est efficace contre le COVID-19 ? Nous apportons une réponse détaillée dans notre article.
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